Le désir et la liberté sont deux territoires qui se disputent une frontière. Chaque nouvelle de Jungles secrètes raconte une histoire de désir, parfois lumineux, parfois sombre, souvent les deux à la fois. Des femmes et des hommes se cherchent et se retrouvent pour un instant de sensualité partagée. Le secret, la trahison, l’attente, la frustration, le plaisir et la rencontre sont les ingrédients de ces moments intimes racontés avec une note de poésie et une touche d’humour.
Pas tout à fait érotiques mais très sensuelles
Vous l’aurez compris, dans ces nouvelles que l’on ne peut pas qualifier d’érotiques, il y a de la sensualité. Il est question d’intimité : celle avec soi-même (souvent la plus délicate) et celle avec les partenaires de vie ou de passage. Alors, oui, il m’a fallu de l’audace pour les partager d’abord avec des personnes de mon entourage proche, puis un peu moins proche. Le désir et le plaisir sexuels sont des objets littéraires tellement dangereux !
Le danger ne vient pas de l’exposition de soi : je ne parle pas de ma sexualité ou d’aventures que j’aurais vécues, rien à voir. Le danger vient de ce qu’en tant qu’écrivain on peut vite tomber dans l’ornière du ridicule, qu’en la matière j’appelle « cucul la praline », ou dans celle, pas plus enviable, de la grossièreté. Ni pudibonderie ni pornographie, un équilibre très délicat à atteindre.
Beaucoup d’écrivains vous le confirmeront : les scènes d’amour sont les pus exigeantes à raconter. Un mot de trop, un terme mal choisi, une longueur, une pudeur malvenue, et le passage est raté… Suggérer mais en dévoiler tout de même un peu. Décrire mais pas trop.
Les sens en émoi
Les émois dans Jungles secrètes ne sont pas seulement amoureux ou physiques. Tous les sens sont conviés à l’éveil. On goûte à des plats, on boit du vin, on respire du jasmin, on écoute des chansons jusqu’à la dernière note. Je suis très sensible à tout cela dans la vie et j’ai plaisir à retranscrire cette sensibilité dans mes livres (mes romans Julia florista et Comme dit la chanson font d’ailleurs la part belle à la musique). La sensualité ne se résume pas à une excitation strictement sexuelle au moment de passer à l’acte. Elle est présente dans notre quotidien et mes personnages la vivent intensément, ce qui donne aussi du relief à leurs rencontres.
Pour n’évoquer que le goût, je m’inspire de la sensibilité présente dans les romans japonais contemporains. Dans l’œuvre de la romancière OGAWA Ito, la nourriture joue un rôle essentiel. Elle est au cœur de tout : elle nourrit le corps, le cœur et l’esprit. La noblesse des légumes, des poissons, des viandes, du riz, la beauté des gestes des cuisiniers, et l’élégance des recettes me subjuguent. Les Japonais semblent dotés de capteurs tellement plus fins (pour ne pas dire raffinés) que les nôtres. Un peu à l’image de leur sens de la politesse, mais c’est une autre histoire.
S’autoéditer, une idée osée (en tout cas pour moi)
L’audace vient aussi du fait que pour la première fois, j’ai autoédité mon texte. À cela plusieurs raisons. La première est d’ordre pragmatique. En France, la culture de la nouvelle est très peu développée. On vend des romans, des essais, (beaucoup) de guides pratiques mais pratiquement pas de nouvelles. Conséquence logique de cette quasi absence totale d’habitude de lecture du format court, il existe très peu de maisons d’édition qui se consacrent au genre. J’aime beaucoup ce que fait L’Ourse brune mais cette jolie maison d’édition ne fait paraître que quelques titres par an.
Autre raison de mon choix d’autoédition : la curiosité. Après avoir été très longtemps opposée, réticente puis méfiante vis-à-vis de cette façon de faire paraître ses manuscrits, je me suis dit « pourquoi pas, après tout ? ». Je suis liée à ma maison d’éditions pour encore un roman du même genre que ceux qui ont déjà été publiés (à la catégorie « romance »), je peux donc publier ce qui me chante ailleurs, tant que c’est d’un autre genre littéraire.
Une amie m’a suggéré de participer à une opération organisée l’été dernier par Amazon. Une bourse et de la publicité à la clef d’un concours, c’était alléchant mais c’était surtout un bon prétexte pour tenter l’expérience.
Voilà comment j’ai autoédité mon premier recueil de nouvelles, Jungles secrètes ! Et comme un autre était déjà prêt, je l’ai également fait paraître dans la foulée. Piano à Argenteuil et autres révélations est aussi disponible à la vente sur Amazon.
Août 2024, Jungles secrètes, 10,19€ en broché, 3,10€ en livre numérique (ou disponible en libre accès pour les abonnés Kindle)