Relire, c’est servir l’écriture

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Que ce soit pour une maison d’édition pour un auteur auto-édité, j’ai beaucoup de plaisir dans mes missions de relecture et correction de manuscrit. Récemment, en parallèle d’une correction de travail universitaire (un mémoire de master spécialisé dans le management des entreprises grâce auquel j’ai beaucoup appris !), j’ai accompagné une auteure qui publie un roman de Noël. Alors que cette prestation vient tout juste de se terminer, je voudrais insister sur une dimension moins connue de ce travail : celui de conseil littéraire. 

Traquer les fautes, les coquilles, les incohérences… mais pas seulement !

Quand on me sollicite pour une prestation de correction et de relecture, c’est d’abord pour corriger les fautes d’orthographe, de conjugaison, de syntaxe et éventuellement obtenir quelques suggestions stylistiques. La plupart des auteurs ont conscience qu’il existe aussi des règles typographiques qu’il faut respecter dans un écrit destiné à la publication : des tirets particuliers pour les dialogues, un ordre bien spécifique pour présenter une bibliographie ou encore des espaces entre les caractères à vérifier.

Des confrères correcteurs et relecteurs proposent différents niveaux de prestation qui réservent le conseil à leur service « premium ». À titre personnel, je ne fais pas de distinguo : si l’auteur est ouvert à cette dimension de la collaboration, je l’intègre systématiquement. Pour avoir enseigné pendant une décennie le français au collège et au lycée, je suis habituée à traquer la faute d’accord ou de concordance des temps. Pourtant, ce n’est pas suffisant. Pour qu’un texte, surtout de fiction, soit de qualité, il faut impérativement qu’il soit publié sans aucune faute, mais il faut aussi qu’il soit agréable à lire.

C’est pourquoi je propose toujours de retravailler avec l’auteur les passages qui me semblent pouvoir gagner en fluidité, en clarté, et en efficacité. Mon rôle de correctrice et de relectrice s’apparente alors à du conseil littéraire.

Ma méthode de relecture : l’auteur actif

J’ai eu la chance d’accompagner différents auteurs dans la dernière étape d’écriture de leurs romans, comme Une Odyssée portugaise presque ordinaire ou encore (Il)légitime. À chaque fois, le travail a consisté en une collaboration avec des échanges nourris. Je travaille en plusieurs étapes : je relis et corrige plusieurs chapitres, avec des corrections à valider par l’auteur et des questions à aborder ensemble lors d’un point en visioconférence. Cela prend du temps, c’est évident, mais cette méthode apporte une plus-value, non seulement au manuscrit, mais aussi à l’écriture de l’auteur.

Pour 24 jours avant Noël, Hélène Hinojo-Martinez m’a adressé un remerciement qui m’a beaucoup touché : « Alexandra Vieira (…) a donné une nouvelle musicalité au rythme des mots et à la sensibilité de ce texte. Merci pour tous les conseils et les « petites » recettes secrètes. (Tu m’as appris à pêcher plutôt que servi un poisson parfaitement cuisiné, merci !) ». J’avoue que c’est une profonde satisfaction d’apporter une plus grande autonomie aux auteurs dans les règles typographiques à respecter ainsi qu’un petit plus à leur style.

Corriger, relire, réécrire… sans trahir

Il peut arriver que je suggère une réécriture d’un passage. Le but n’est évidemment pas de transformer de fond en comble le texte au point de le dénaturer. Il est fondamental de respecter le style, la sensibilité et l’identité de l’auteur. Il s’agit plutôt de tirer le maximum de sa plume.

Nous avons tous des tournures ou des mots que nous employons souvent, soit par habitude, soit par goût. Le rôle d’un relecteur est de repérer ces redites qui nous servent de béquilles pour suggérer des alternatives. L’équilibre (parfois délicat à trouver) se joue entre le style propre à l’auteur et la fluidité de la lecture. L’objectif de tout auteur étant de séduire le plus large public possible, mettre au cœur du travail de relecture l’intérêt supérieur du lecteur paraît évident.

Cas particulier de la correction des écrits professionnels et universitaires

Quand un étudiant en droit et gestion publics ou plus récemment une étudiante en Management des entreprises m’ont confié leur mémoire de fin d’études à relire et corriger, je ne suis pas devenue experte en plan d’investissement dans les politiques de retour à l’emploi ni en évolution des techniques de management après la crise sanitaire du COVID-19. Néanmoins, il m’a fallu me familiariser avec le jargon propre à chaque sujet.

Il n’en reste pas moins que le travail de relecture et de correction ne change pas fondamentalement : même exigence dans la clarté, le respect des règles de présentation et dans l’intelligibilité. J’ai adapté ma méthode de travail avec de fréquents allers-retours avec des questions spécifiques sur les références théoriques et les idées défendues par les étudiants. J’ai également travaillé le style parce qu’un membre du jury qui doit relire plusieurs mémoires en même temps sera mieux disposé si un bon mémoire est bien écrit !

Si vous vous posez des questions sur la plus-value d’une relecture de votre écrit, qu’il soit universitaire, professionnel ou littéraire, je suis à votre disposition !